Chers candidats, entre les bananes, le riz, savon… je vous écris ma lettre !
Bonsoir à vous, chers candidats aux législatives et municipales du 30 septembre 2013 au Cameroun.
Je sais que vous vous demandez sûrement qui je suis, pourquoi je vous écris et même ce qu’une petite blogueuse comme moi a à vous dire. Ne vous en faites pas ! Je suis une Camerounaise, comme vous ! J’ai participé à plusieurs de vos campagnes (en tant que spectatrice bien sûr). J’ai écouté vos mensonges promesses. Santé pour tous, éducation pour tous, électricité pour tous, eau potable, travail pour tous… Je regardais votre visage au moment où vous lanciez ces promesses. Je préfère taire ma description. Mais, je sais que vous le savez (le mensonge a les pattes courtes chers, candidats). Cela fait des années que l’eau ne coule plus à Douala. On l’obtient par horoscope ! Pour l’électricité, je ne veux pas ressusciter les morts ! Education ? Vos enfants vont peut-être à l’école ! Faites un tour dans votre circonscription, et vous verrez !… Je me perds là !
Je disais que je suis dorénavant convaincue. Je n’aurais peut-être jamais l’occasion de voir des campagnes électorales à la hollywoodienne au Cameroun. Même pas en pâle copie ! Non, le Cameroun a décidé de se satisfaire de sa médiocrité (je ne dis pas que vous êtes médiocres, sauf si vous estimez que si). Il n’y aura que la télé pour me faire rêver. Et internet pour nous montrer un autre paradis électoral. Où les hommes se promènent de quartier en quartier, de ville en ville, mobilisent des foules, vendent leur rêve électoral et récoltent des applaudissements à faire pâlir de jalousie notre « roi lion » celui-là même que vous voulez remplacer. Mais, j’ai compris (je prends à témoin mes lecteurs), que vous, hommes politiques camerounais, ne pouvez plus mentir à votre conscience. Souvenez-vous, c’est notre seul juge. Celui-là qui nous met en conflit avec nous-mêmes. L’adversaire n’est plus l’autre. Et on ne peut pas lutter avec soi-même. Quand on n’a jamais construit les routes, les ponts, les écoles, les centres de santé, les bornes-fontaines… promis, on commence à se juger.
Vous avez traversé ces mêmes routes mal éclairées, mal entretenues que moi. J’ai vu comment elles, ces routes bien sûr, ont écorché vos grosses voitures. J’ai vu comment une coupure d’électricité à interrompu vos meetings (gloire à Dieu). Et comment des jeunes désœuvrés, sans emploi, vous ont hués. Vous avez froissé le visage. Mais, vous étiez incapables de dire : « Arrêtez ces vauriens ! » Vous aviez trop peur ! Qui va vous donner les voix de votre victoire ? Leurs parents qui sont incapables de les contenir tant le chômage les a rendus irrespectueux ? Les voisins qui avaient trop peur de recevoir un coup de poignard à la tombée de la nuit ? Non, vous avez accepté ces injures en promettant qu’une fois élu, vous allez sortir votre carte comme d’habitude. Vous vous êtes dit : « D’ailleurs même hein ? Ils vont encore me voir où ? ».
Certains d’entre vous ont essayé de s’acheter cette conscience-là. Normal quand on voit que les choses ne vont pas comme nous le souhaitions. Vous avez distribué des doigts de bananes (l’innovation cette année), du riz, du savon, du pain… comme si on pouvait s’en rassasier. Et à chaque fois, c’était la même pièce théâtrale avec pour répétition : « Je ne vous corromps pas. Je ne vous le donne pas pour que vous me votiez ». Pourquoi alors, si durant cinq ans, ils ne vous ont pas vu ? Gentillesse subite ? Achat de conscience subite ? Comme ce petit garçon qui au début, refuse son bonbon à son ami et le lui donne lorsqu’il n’en reste plus qu’une miette ? Excusez-moi si je compare d’imminents diplômés comme vous à un enfant. C’est juste une parabole ! Mais que dis-je, une erreur de paroles !
Quels que soient les résultats des élections au soir du 30 septembre, je sais que vous n’allez pas changer. Je n’ai pas besoin de voir la campagne qui est (a été) moribonde pour l’affirmer. C’est peut-être la fin d’une époque ou la fin d’une génération aussi ! Les chèvres ne broutent pas les nouvelles herbes sans ressentir le nouveau goût ! Ne me dites pas que le peuple n’aime pas la politique. C’est l’homme politique (vous) en face qui pose problème !
J’ai pris quelques minutes mon stylo pour marquer un point. Sonner l’alerte ! Hommes du pouvoir ou de l’opposition, votre langage est similaire, comme le nez au milieu de la figure ! Peut-être au fond de vous, vous ne savez pas ce qui se passe ! Vous le faites peut-être de manière inconsciente ! Il est temps de tout laisser tomber, si vous avez cet amour comme moi pour notre cher et beau pays. Sinon, nous allons tous vers la catastrophe. On dit qu’il faut environ deux générations pour changer notre pays et moi, à cette allure, je pense qu’il en faudra au moins cinq ! Le pays va mal chers candidats. N’en rajoutez pas !
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