Une semaine au Camer: Entre justice populaire, homosexuels acquittés et pirates arrêtés, le Cameroun a vécu ses sept jours

13 janvier 2013

Une semaine au Camer: Entre justice populaire, homosexuels acquittés et pirates arrêtés, le Cameroun a vécu ses sept jours

« Josiane viens voir. Ils sont entrain de brûler un malfrat. Viens vite ! »

Brice vient de briser ma grasse matinée. J’aurais bien voulu dormir ce samedi (11 janvier). J’ai même tenté d’ignorer les sonneries de mon téléphone sans succès. Mais, comme toujours, Brice vient encore de débusquer un fait divers croustillant et il veut le partager avec moi. Un ami qui cherche toujours à me mettre au parfum des petites infos du quartier. Juste le temps pour moi d’enfiler un « kaba », je suis déjà sur les lieux. La scène se déroule à environ 10 mètres de ma maison. Et là, une foule m’accueille. Devant elle, un corps se bat entre les flammes. L’odeur humaine envahit l’air. Des mouchoirs et autres tissus trouvés à la hâte sont utilisés comme cache-nez. Brice que j’ai pu retrouver s’approche de moi. « Les bandits n’ont vraiment pas peur. Deux autres ont été brûlés au même endroit il y a à peine quatre jours. Tu t’en souviens Josiane? ». Bien sûr. Comment oublier ce jour où deux jeunes garçons qui n’avaient pas encore épuisés leur quart de siècle sur terre ont vu leur vie s’achever dans les flammes?  Encore une justice populaire à Douala. Je lis dans les regards, une joie indescriptible. Les habitants viennent de mettre hors d’état de nuire un camerounais nuisible. Les deux complices du malheureux voleur de bâche de camion se sont enfuis. Il a été lynché à coups de gourdins avant d’être brûlé vif. « Ces malfrats violent nos femmes et emportent nos biens. Nous ne pouvons plus supporter », lance un habitant, visiblement à bout.

Contrairement à Douala, les pirates de la péninsule de Bakassi au Cameroun, ont eu plus de chance. Ils n’ont pas subi de justice populaire, tout juste ont-ils été emprisonnés. Comme l’apprend le quotidien Le Jour, deux pirates nigérians et deux complices ont été arrêtés sur l’île par des forces de l’ordre. En une semaine, le Cameroun n’a pas seulement eu des histoires de vol. En feuilletant les journaux, j’ai constaté des informations diverses.

Deux homosexuels acquittés, réfugiés Centrafricains en pleurs, Français morts

Durant sept jours, le pays de Roger Milla a bougé. Deux « homosexuels » ont été acquittés. Jonas Singo Kome, 20 ans et Francky Djomo, 19 ans, accusés d’homosexualité en juillet 2011 (ils avaient été surpris entrain de s’embrasser dans une voiture) et incarcérés depuis lors à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, ont été reconnus non coupables lundi 7 janvier 2013. Me Alice Nkom, leur avocat, exprime d’ailleurs sa joie dans les colonnes du Jour. Une joie que des réfugiés Centrafricains sont loin de ressentir. Normal! Comment se comporte-t-on lorsque son père, sa mère, ses frères…sont quelque part, face aux rebelles? Ils étalent leur inquiétude, la douloureuse séparation avec leur famille, dans Le Jour. Ils ne savent d’ailleurs pas si leurs proches sont encore en vie ou morts.

Mort! Le mot est lâché. Deux Français ont perdu la vie au Cameroun cette semaine. Claudio Calinam, un volontaire de l’ONG « Planet urgence » a disparu depuis lundi 17 décembre 2012 dans un cours d’eau au parc national de la Bénoué au Nord Cameroun. D’après le quotidien Mutations du 8 janvier 2013, l’information a été confirmée par le consul honoraire de France, Pierre Barbier. Un autre Français, Jacques Dubuisson, a été retrouvé mort dans sa cellule à la prison centrale de New-Bell. Les circonstances de sa mort ne sont pas encore connues. Il faut rappeler qu’il avait été condamné en octobre 2012 à 20 ans de prison pour l’assassinat de son épouse, Marie-Thérèse Ngo Badjeck.

Lionel Messi couronné, Samuel Eto’o conté

La semaine n’a pas été que triste. Loin de là. Les maîtres du ballon rond, Lionel Messi et Samuel Eto’o l’ont rendue joyeuse. J’ai lu avec plaisir, dans la Nouvelle Expression, le sacre de Lionel Messi. Le quotidien de la rue Jamot n’est pas passé par quatre chemins pour saluer l’entrée dans le club de « légende » (4 fois ballon d’or) du joueur argentin du Fc Barcelone. Autre histoire, autre maître du ballon rond: Samuel Eto’o. Le quotidien « L’Actu » a fait un tour dans la vie du joueur le plus payé au monde. Sa vie y est contée comme un conte de mille et une nuit. Notamment, ses premiers pas dans le foot et ses entrées dans les clubs les plus prestigieux d’Europe (Fc Barcelone, Real de Madrid…).

Voilà une semaine (du 7 au 13 janvier 2013) que j’ai vécue intensément au Cameroun, mon pays, pour vous…

Josiane Kouagheu

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