Bloguer ou risquer sa vie, possible au Cameroun !
Suis-je une chroniqueuse qui n’écrit que pour amuser la galerie ou se plaindre sans jamais agir? Chers lecteurs, je ne vous pose pas une question. Ou si, je ne vous empêche pas de me répondre. Mais, j’ai décidé de vous parler de mon activité en déphasage avec ce préjugé. Nous sommes aujourd’hui le 31 août 2013. Une journée qui fait honneur à ceux là qui animent des blogs comme moi. Cynthe Ibohn et Ivy Ben Mun ont eu l’idée de mettre ensemble des blogueurs Camerounais autour de plusieurs préjugés. Une sorte d’exutoire je vous le dis. Des blogueurs sont-ils des chroniqueurs qui n’écrivent que pour amuser la galerie ou se plaindre sans jamais agir ? (l’un des préjugés) Suis-je un exemple? Facile de répondre par oui ou par non ! Avant toute chose, je tiens à signaler que la situation actuelle de mon pays le Cameroun, n’est pas un cadre pour le divertissement. Et lorsque j’ai eu le concours Mondoblog, je ne l’ai pas oublié!

« crédit photo: google »
Sur le blog, on écrit pour changer, comme des livres censurés
Imaginez-vous dans un village du 21ème siècle. Le sol est fertile. La moisson est toujours abondante. La forêt est dense et riche. Seulement, le chef accapare tous les fruits des récoltes. Les habitants sont des victimes et esclaves. Ils ne vivent que des miettes. Et ils ont surtout peur d’exprimer leur mécontentement. La Cause? La dernière fois qu’ils l’ont fait, le chef a envoyé ses gardes armés, sous la direction de ses notables. Dans la foulée, tu as perdu papa, plusieurs oncles, voisins et amis. Que fais-tu actuellement ? Tu cherches où épancher ta peine, l’endroit où déverser ta haine contre le chef et ses notables. Sur la place publique? Dans la chefferie ? Où alors ? Tu sais que tu es en danger, mais tu refuses de te taire.
Je pourrais prendre des centaines d’exemples pour illustrer nos espoirs perdus, nos haines contenues. Pour te prouver que rien ne va au Cameroun. Ce cas sera pour quelqu’un d’autre, un Camerounais bien sûr, le moins grave. Ils sont tellement habitués à plus. A souffrir au quotidien sans que personne ne lève le petit doigt pour les aider. Je m’adresse ici à ces irresponsables responsables (président, ministres, directeurs…) qui profitent de leur pouvoir pour affaiblir le peuple et s’engrosser de fric. Et maintenant, quand nous (blogueurs et blogueuses Camerounais), prenons notre plume pour dénoncer et interpeller, ils nous traitent des «chroniqueurs qui n’écrivent que pour amuser la galerie ou se plaindre sans jamais agir». Facile hein? Et après vous allez dire que vous avez des raisons d’expliquer pourquoi vous avez censuré le livre : « Au Cameroun de Paul Biya » ?
Pour moi, dénoncer, interpeller, rendre publique un fait, c’est agir*
«Josiane, tu peins toujours le Cameroun en noir ». J’ai trop entendu ces paroles. Donnez-moi des raisons de ne pas écrire des billets pareils sur mon blog :
Il n’y a pas d’eau, pas d’électricité au Cameroun. Il y a des morts. Le pays en produit et alimente pourtant la sous-région Afrique centrale. Je ne prends pas ma plume ?
La compagnie aérienne nationale a déjà absorbé plus de 50 milliards au contribuable camerounais. Elle ne décolle pas. On y injecte toujours « aveuglement » de l’argent. Je ne dénonce pas ?
La pénurie des Antirétroviraux est régulière au Cameroun. Chaque année des milliers de Personnes vivant avec le Vih Sida sont en danger. L’Etat s’en fout, pas de prévision. Je me tais ?
Le pont sur le Wouri (près du Port, porte d’entrée et de sortie du pays) est vétuste. Ça tue ! Je n’interpelle pas ?
Et ces hommes politiques sans scrupule, ces enfants violés, excisés, ces étudiants désœuvrés…
Je dénonce, j’interpelle avec espoir de sensibiliser le grand-nombre et de faire changer les choses. J’agis ainsi ! La preuve, après mon voyage sur l’île de Djébalé, j’ai écrit le billet intitulé: «Djébalé, une île oubliée derrière Douala ». Par la suite, j’ai appris que l’île avait connu d’importants changements. Je ne sais pas si c’est mon billet qui l’a causé.
Non, juste pour vous dire que les blogueurs «ne sont pas des chroniqueurs qui n’écrivent que pour amuser la galerie ou se plaindre sans jamais agir ». La preuve, « ils » guettent nos publications, la peur dans le ventre. Comment je le sais ? Allez savoir pourquoi les blogueurs sont menacés et emprisonnés !
«Bloguer pour moi, c’est tout simplement être moi. Écrire pour dénoncer et interpeller, sans mensonge et sans maquillage».
D’autres publications:
1. #CMRBlogDay: Pourquoi? (Valdes Nzalli)
2. #CMR BolgDay: Blogging, that easy money-making business (Ivy Ben Mum)
3. #CMRBlogDay: Maki Avele et la bloggueuse Camerounaise… (Mebene)
4. Bloguer n’est pas chômer! (Tjat Bass)
5. #CMRBlogDay: blogueur camerounais, double combat (Samvick)
6. #CMRBlogDay: I’m a blogger in Cameroon… So I’m a jobless young (Innocent Djiofack)
7. Blogueur: informateur lésé par la publicité au Cameroun (Frank William Mbatchou)
8. Blogueur ou marketer, tout réside dans la stratégie (Achille Kmel)
9. Le blogueur camerounais: à l’aube de son devenir (Arnaud Femtchou)
10. Journée Int. du Blog? (A.J.)
11. Pourquoi je blogue? (Paul Armand Menye)
Bonus: Que représente le blogging pour les mondoblogueurs? (Billet collectif sur Mondoblog)
Bonne fête à vous collègues blogueurs et blogueuses!
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