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    Lumière du Cameroun
      Article : Cameroun : le peuple, une fourmi dans le pré politique
      Clic-clac
      10
      8 août 2013

      Cameroun : le peuple, une fourmi dans le pré politique

      «Tous pourris ». Pour reprendre Marine Le Pen, pour une fois que j’étais d’accord avec elle, trois mots que j’ai eu à la bouche hier. Vous savez, à l’heure où les batailles pour les élections municipales et législatives du 30 septembre 2013 plantent leur décor au Cameroun, tous les coups sont permis. Les Camerounais ont d’ailleurs assisté à leur vraie comédie électorale. Des bagarres entre ministres, hommes d’affaires, maires et députés. Chacun voulant voir sa femme, son fils, sa fille, son beau-frère, sa belle-sœur, sa «petite »…maire ou député. Le parti au pouvoir nous a servi le plus «laid» spectacle dans ce sens. Et l’opposition ne s’est pas mal débrouillée non plus. J’en ai évidemment eu plein la vue et les oreilles. Mais, je me demandais toujours qui voter. Qui voter? Hier, j’ai su qu’ils étaient tous pires que «pourris». Abimés, détériorés, gâtés… ? Rien n’est plus juste pour décrire ma déception.

      Une urne. Crédit photo: "Journalducameroun.com"
      Une urne. Crédit photo: « Journalducameroun.com »

       J’étais assise à deux pas d’eux. Ils étaient trois hommes. Je les avais déjà vus à la télé. Mais, eux apparemment ne le savaient pas. Des célèbres hommes politiques de l’opposition Camerounaise. Des «hommes» en qui le peuple avait confiance, moi y compris. Pourquoi ? Ils étaient un peu «vierges» non ? Ils n’avaient pas encore assumé de poste de responsabilité connu. 30 ans qu’ils recherchent le pouvoir. On pouvait donc se fier à eux. Ne dénonçaient-ils pas tout le temps les tripatouillages de l’Etat ? C’est donc avec un bonheur non dissimulé que je me suis discrètement placée non loin d’eux. Leur conversation semblait animée. Chance pour moi. Des voix contenues de colère :

       -C’est une mafia. Tu comprends camarade ? Je n’ai pas compris pourquoi j’ai été écarté de cette liste. La veille il (j’ai préféré taire le vrai nom. Chers lecteurs, vous aurez eu la chair de poule) m’a appelé pour me dire que ma candidature avait été validée. Curieusement, le lendemain, mon nom avait disparu. (1ère voix)

      -Et moi donc, j’étais sûr d’être la tête de liste de ma circonscription électorale. Oh Dieu, c’est à la télé que j’ai constaté que j’avais été écarté comme un vulgaire imbécile. (2ème voix)

      -Je comprends pourquoi il t’a appelé la veille camarade. Une manière pour lui de te dire que si par mégarde, ton nom ne figurait nulle part, il n’était pas l’homme à incriminer (3ème voix)

      -Il a placé sa «personne » à ma place. Malheureux à eux. Moi je n’ai même jamais voulu faire de la politique. Ça me sert à quoi depuis 17 ans ? A rien ! (2ème voix)

      -Où va le parti ? Est-ce que tu sais que… a marchandé son entrée dans la liste à…F.Cfa ? (1ère voix)

      -Qu’ils continuent à tuer le parti ! (2ème voix)

      -Je n’ai pas compris pourquoi certaines personnes se sont retrouvées dans la liste. Et comment d’autres ont disparu. Une mafia organisée ! Ils ont payé combien ? (3ème voix)

      -Est-ce que tu sais que…a bagarré avec…C’était terrible (rires). J’ai même cru que la salle allait exploser. (2ème voix)

      -…

      -…

      -…

      Comme j’ai quémandé en silence dans mon cœur, l’entrée d’un nom dans leur conversation. «Peuple»! Comprendre ce qu’ils projetaient pour nous s’ils avaient été candidats. Mais rien ! Pendant plus de 40 minutes. Ils déversaient leur colère, leur peine sans penser à moi, à vous Camerounais lambda. Le peuple est pourtant le principal fabricant de leur défaite ou de leur victoire. Mais, rien ! Nous étions l’oublié, la fourmi dans leur pré politique !

      J’ai compris pourquoi les promesses de campagnes ne sont jamais tenues. Pourquoi dans mon village, le candidat élu, réélu…depuis plus de 10 ans, ne nous a jamais offert de bornes fontaines. Les routes sont toujours enclavées. L’agriculture se fait toujours sans Caterpillar, pesticides, tracteurs…promis. Pas d’hôpitaux. Pas d’écoles. Il faut toujours faire des kilomètres pour se soigner ou pour aller à l’école. Le choléra sévit toujours dans le quartier. «Je suis à Douala hein ? ». Sans eau, ni électricité ? Il faut avouer qu’au Cameroun, on a une autre notion de la ville.

      Dans moins de 60 jours, il y aura à boire et à manger au pays. Les candidats vont distribuer de l’argent, du pain, du riz, du savon, de la boisson, des t-shirts, des pagnes…pour être élus maire ou député. Ironique non ? En tout cas, ils vont nous nourrir de promesses à n’en point finir. Ils vont nous faire miroiter un paradis impossible. Et toi, comme toujours, tu te diras. «Euh, peut-être qu’il peut changer les choses. Ma fille peut travailler, mon fils peut enfin cesser de voler et devenir un grand quelqu’un ». Que non! Tu n’es pas dans leur rêve politique. Au Cameroun, apparemment il n’y a que le pouvoir qui compte et rien d’autre. Qu’on soit du gouvernement ou de l’opposition.

      J’irai peut-être demain retirer ma carte d’électeur. Je me suis inscrite sur les listes biométriques. Mais, j’ai perdu le goût du vote. Je sais que je ne suis pas incluse dans les programmes des candidats. Mais, qui voter le 30 septembre prochain?  Je suis une fourmi dans le pré politique Camerounais. Comme je vous déteste ! «Je suis décidément trop crédule pour être camerounaise. Trop même».

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      Article : Camair-Co ou la  chronique d’un crash à l’horizon
      Au grand rythme
      19
      3 août 2013

      Camair-Co ou la chronique d’un crash à l’horizon

      Kenya Airways, Ethiopian Airlines…font la fierté de leurs pays respectifs. J’essaie depuis peu de mettre cette idée dans ma tête: elles sont toutes des compagnies africaines et se portent à peu près à 8/10. Certains de ces pays n’ont même pas le quart du pétrole Camerounais, encore moins la moitié de ses hommes d’affaires.

      Pourtant, au Cameroun, voler aux couleurs nationales pour un temps indéterminé semble être un rêve que le pays  espère réaliser. Quand? Trop d’espoirs a tué mon pays! Comme un enfant devant un puzzle sans solution, il tente de voler de ses propres ailes, afin au vert-rouge-jaune qui fait sa fierté. Il tente de voir sa flotte aérienne affronter le monde et  partager le mythe du ciel. Seulement, la compagnie est depuis sa création, en perpétuelle turbulence. Elle cache un crash qui se précise de plus en plus à l’horizon! Elle est comme une bombe à retardement.

      Comme la gestion du pays dans son ensemble, Cameroon Airlines Corporation (Camair-Co), la compagnie nationale aérienne, est à l’exemple de la catastrophe qui n’a que trop duré. Je ne vais pas épancher ici le chapelet des annulations des vols, des perturbations, des licenciements du personnel, du problème de remplissage de son boeing, le dja » (jamais effectif depuis 2 ans), des détournements d’argent… Il faut dire que Camair-Co n’a jamais eu un sourire radieux!

      Non, je ne veux pas attiser à nouveau la colère des passagers. Vous savez, quand tu te rends compte, après avoir acheté un billet d’avion, que le service à bord ne fait pas le travail.  Qu’en plus, tu perds des millions pour un retard inexplicable, tu en veux au monde entier…euh non! A Camair-Co bien sûr. Tu maudis le seigneur d’être né Camerounais (si tu l’es. Autrement, trop de regrets). Comme si moi aussi j’étais trop fière de mon pays.

      Camair-Co, c’est plus de 50 milliards de F.Cfa du contribuable Camerounais. Bon moi aussi, j’ai contribué d’une certaine façon alors! Et pourquoi? Je me pose toujours une question: pourquoi injecter aveuglement des milliards dans une société qui ne rapporte rien? Il faut soutenir, les bons projets, les bonnes actions. Mais, pas des projets morts avant leur réalisation! Pas des projets qui n’avancent pas! Combien de directeurs a-t-elle eu? Combien de solutions a-t-elle trouvé face à ses problèmes? Je n’ai pas envie de le dire, tellement l’inertie semble totale. Elle trace une route dépourvue d’ambitions, de bénéfices. A quoi sert-elle à la fin? Elle est née de la défunte Camair. Personne n’a oublié qu’elle était un puits à sous. Certains de ses ex-directeurs ne sont-ils pas en prison? Remember l’affaire Camair.

      En réalité, Camair-Co n’est pas différente de la Camair. Juste un nom en trop. Même attitudes, même fautes. A croire qu’elle n’a jamais quitté sa célèbre piste 12. Ce jour-là, c’était d’ailleurs avec des minutes de retard. Un vol inaugural? Mauvais début, mauvaise fin? La suite du vol n’est plus que catastrophique. L’avion dandine dans les airs. Toujours en zone de turbulence. Les passagers désertent peu à peu. Quand trouvera-t-elle le sol? Vraisemblablement jamais.

      C’est toujours avec beaucoup de regrets que je me rends compte qu’une compagnie aérienne que je compare à un musée national, mieux, à une statuette de la réunification, a entamé sa course dans les ténèbres. Camair-Co est va vers un inévitable crash!

       

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      Article : La kalachnikov se démocratise au Cameroun
      Au grand rythme
      13
      27 juillet 2013

      La kalachnikov se démocratise au Cameroun

      Je suis Camerounais, j’ai une kalachnikov. Ça fait peur hein? Ne pensez pas chers lecteurs, que je crée là un débat. Au contraire, je vous dresse juste un constat. C’est quoi en fait une kalachnikov ? C’est une machine à tuer. Au quartier, les enfants disent que c’est un fusil, une arme qui fait des morts. Normal, au champ de guerre, un AK 45 se constate. Ça prend des munitions en plus. Hum! Lorsque les «grands» hommes de mon pays ont tenté de camoufler leur peur à l’annonce de la nouvelle, j’ai bien rigolé. 50 000 F.Cfa la kalachnikov à l’Est du Cameroun. Pas à une vente aux enchères. Tu négocies, paies cash et tu l’obtiens. Le fond mondial pour la nature (Wwf) a fait une enquête au Cameroun.

      Une kalachnikov: Crédit photo: "francaisdefrance.wordpress.com"
      Une kalachnikov: Crédit photo: « francaisdefrance.wordpress.com »

      Sur qui tirer?

       50 000 F.Cfa pour une arme de guerre? Possible et réel! Mais, le vrai «homme» du peuple aurait eu peur de cette crise en République centrafricaine (Rca) qui entraîne cette prolifération des kalachnikovs côté Camerounais. Il aurait eu comme moi, une grosse frayeur pour ces centaines d’éléphants abattus avec ces armes. «Mais, mes petits enfants ne pourront plus voir ces animaux. C’est une espèce en voie de disparition. Il faut que je trouve des solutions avec mes rivaux amis du gouvernement», se serait-il dit. Que non ! Ce n’était pas là l’objet des grosses frayeurs.

       «Si une kalachnikov coûte 50 000 F.Cfa, cela veut dire que ma bonne, mon chauffeur, mes employés, que je paie au quart de la moyenne (je m’enrichis pourtant), pourront se la procurer». Même avec un an d’économie, ce rêve peut être possible. Sans être prophète, ni une diseuse de bonnes nouvelles, je crois que cette pensée a effleuré plus d’un. Et vous imaginez ce qu’un Homme rendu amer par les dures réalités de la vie Camerounaise, peut faire avec une kalachnikov à la main. Foutaises ! Ce que vous ignorez chers lecteurs, c’est que, la kalachnikov est un bien commun à presque tous les Camerounais, et ce, depuis des années. C’est le seul bien qui leur est gratuitement accessible d’ailleurs.

      Imaginez un homme, un père, qui tient son fils, à l’agonie entre ses bras dans un centre hospitalier. L’enfant est à l’article de la mort, mais, le médecin est formel : «Heu monsieur sans argent, nous ne pouvons pas appliquer les premiers soins à votre enfant ». Le pauvre papa n’a pas encore eu son 6ème mois de salaire pourtant. Que fera-t-il alors ? Entre temps, l’enfant est mort entre ses bras, son unique enfant d’ailleurs! Il a 65 ans. Il ne peut plus se refaire une autre vie. A cet instant précis, il tient une kalachnikov entre les bras. Une arme qui peut tuer aussi bien le médecin que l’hypocrite employeur, je vous le dis.

      Chaque jour, chaque Camerounais tient sa kalachnikov prêt à la main

       Imaginez un jeune, l’espoir de toute une famille. Il s’est sacrifié durant des années d’université. Il était étudiant, répétiteur, mototaximan, gérant de call-box…Que de petits boulots accumulés ! Il a obtenu tous ses diplômes universitaires. Et il s’attendait à un emploi décent. Bref, à une bonne situation. Et qu’obtient-t-il à la fin? Une désillusion totale. Un rêve qui vole en éclats. Et il doit faire face au regard déçu de maman, à la fierté blessée de papa. Et ces petits frères et sœurs qui ne vont plus à l’école? Et que fera-t-il lorsqu’il verra au grand-carrefour, alors qu’il est venu boire une bière avec des copains, sa petite sœur chérie, devenue secrètement prostituée? Et à la télé, il identifie dans le gang des malfrats arrêtés avec des kalachnikovs, son petit frère adoré. Maman et papa peuvent mourir d’une crise cardiaque. A cet instant, l’étudiant sérieux d’hier, tient sa kalachnikov à la main.

       Imaginez des milliers d’histoires similaires, preuves d’une société torturée dans sa peau et en manque de repères. Je n’excuse pas la paresse de certains, encore moins la prolifération des kalachnikovs. Il faut lutter contre cette propagation d’armes. Mais, j’ai suivi avec horreur l’avis de certaines personnalités sur la question. Elles auraient mieux fait de se taire. Car, si je vous conte mon histoire, si le voisin vous parle de lui, si vos employés, vos concitoyens… vous plongent dans leur intimité, vous verrez qu’ils tiennent chacun, une kalachnikov à la main. Ce n’est pas seulement à l’Est du pays. C’est une question de vie au Cameroun.

       

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      Article : Ça passe ou ça casse avec la police au Cameroun
      Au grand rythme
      11
      18 juillet 2013

      Ça passe ou ça casse avec la police au Cameroun

       Vous allez croire que j’exagère. Pourtant, l’histoire reflète une réalité qui poignarde des Camerounais dans leur chair.

      Un papa avait deux petits enfants. Ils étaient élèves au Cours élémentaire. Il les avait avertis en début d’année scolaire. «Si vous ratez votre entrée en classe supérieure, je vous donnerai une bonne leçon inoubliable». Et à la fin d’année, on a remis les bulletins de notes aux deux enfants et malheureusement, aucun d’eux n’avait réussi. Le soir venu, le père leur a demandé de venir avec leur travail. Le premier avait une moyenne de 8/10. Enervé, le père lui a donné une belle correction. Il a été copieusement battu. Le second qui avait obtenu une note de 6/20, n’a pas été puni. Au contraire, papa a même souri à la vue de son carnet de notes.

      Un regroupement de policiers au Cameroun: Google images
      Un regroupement de policiers au Cameroun: Google images

      Etonné et fâché, son frère lui a demandé une fois qu’ils étaient hors du regard de leur géniteur, d’un ton presque accusateur:

      -Mais comment tu as fait ? Papa m’a tellement fouetté que j’ai l’impression d’être au paradis. J’ai eu 8 et toi 6. Même la maîtresse dit que je suis plus intelligent que toi. Mais papa ne t’a rien fait. Stp comment tu as fait ?

      Son frère a alors éclaté de rire.

      -Que tu es bête comme cette maîtresse qui sait seulement voler mon petit déjeuner! Papa est policier. J’ai fait comme des taximen au contrôle de police. J’ai mis un billet de 500 F.Cfa dans mon bulletin. Je savais que papa allait être très très content de moi. Il va boire une bière avec cet argent, j’en suis sûr, répond-t-il alors avec fierté, tout innocemment.

      Cette histoire tournait en boucle dans ma tête lorsque j’écoutais le dernier baromètre mondial de la corruption d’Amensty international à la radio. Selon cette enquête réalisée auprès de plus de 1000 Camerounais, la police est le corps le plus corrompu au Cameroun, avec 69% de taux de corruption. Cette information ne m’a pas du tout surprise. Au contraire, difficile d’ignorer des liens entre pots de vin et des policiers. Si un petit garçon, haut comme deux pommes, est déjà plongé dans les secrets policiers, c’est que l’avenir s’annonce difficile au pays.

      Témoignages :

      -Dès que le policier tient entre ses mains les dossiers de ma voiture, je sais que je suis mal parti. Que tu sois complet ou pas, tu dois « négocier». Si non, ta voiture passe en fourrière. Mais, je dois faire comment ? Mes enfants doivent manger. Je «négocie». T’informe un taximan. Comment ?

      -Je donne quelque chose, un peu d’argent ! Pots de vin contre services. Classique l’histoire. Allez voir dans un commissariat. Le président de la République l’a pourtant annoncé en grande pompe sur les antennes de la télévision nationale (normal, c’est déjà un électorat acquis à sa cause. Que c’est facile de tromper les démunis) : -L’établissement des cartes nationales d’identité est gratuit Que te dis le policier ?

      Tu le sais par cœur :

      -C’est vraiment gratuit. Mais, tu sors de chez toi avant le chant du coq et tu rentres le soir, après le coucher du soleil sans être servi durant au moins trois jours de suite. Le bon premier devient le mauvais dernier. Et là, tu «grattes » un peu ta poche, plus que le 50ème, pour espérer, toi le 1er des 1ers ,être placé au moins 40ème. Ton voisin vole tes poules et tes poussins.

      Tu pars te plaindre au commissariat du coin. Mais, lui qui a «ses relations» et frères policiers, lui qui a un peu de «ndo » (argent) pour fermer l’œil des policiers, devient bien vite le plaignant et toi l’accusé. Ah, qui disait déjà que les vrais voleurs sont en prison?

      Oh le Cameroun, mon pays! 117 un numéro! Ça sonne au bout de la ligne. Ça sonne…Décroche, décroche bon sang ! -Pourquoi tu perds ton temps toi. Ils ne vont pas décrocher ! Mais, toi tu insistes, insistes et insistes jusqu’à la énième sonnerie (le jour s’est déjà levé paraît-il). Enfin on décroche :

      -Bonjour Monsieur. Svp je vous appelle pour vous dire que des bandits sont entrain de cambrioler ma maison. Au secours ! Que tu es chanceux, ils n’ont pas encore raccroché.

      – Vous nous appelez d’où ? – Heu…Quartier… Toi aussi, tu pensais qu’il allait venir dans ton coin réputé méchant là ?

      -Attendez demain Mr, tonne une voix autoritaire. (Ça c’est de la police. Cette voix fera fuir le bandit là qui est à deux pas de chez moi) Il se fait tard ! Et puis, silence au bout de la ligne !

      – Donne-moi ce téléphone ! Vite, te presse alors le malfrat qui t’a rejoint, kalachnikov à l’appui ! Le nouveau maître a tout pris et il est parti. Le lendemain, les policiers viennent en renfort faire libérer le malfrat qui a violé ma sœur, fusillé mon père dans la nuit. Je l’ai pourtant appelé au 117 dans la nuit.

      Chers policiers, faites votre travail. J’ai honte de voir votre nom dans une liste d’Amnesty International. Le monde vous regarde, nous regarde. J’entends d’ailleurs d’ici, des gens dire : -Encore le Cameroun ! Toujours aussi corrompu ! Même la police est entrée dans le jeu. Non, il y a parmi vous ceux qui font du bon et vrai travail. Je les en remercie d’ailleurs. Mais, une seule main n’attache pas un fagot de bois ! De grâce, protégez nous, faites ceux pourquoi vous êtes payé !

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      Article : Pénurie d’Antirétroviraux: malades en danger de mort au Cameroun
      Chez nous
      6
      3 juillet 2013

      Pénurie d’Antirétroviraux: malades en danger de mort au Cameroun

      J’écoutais les informations à la radio ce matin lorsqu’une nouvelle a retenu mon attention. «Deux personnes vivant avec le Vih-Sida ont été guéries grâce à une greffe de la moelle épinière aux Etats-Unis», disait le journaliste. Cette nouvelle positive m’a évidemment réjoui avant de me mettre devant la  triste réalité. Pendant que sous d’autres cieux, dans d’autres lieux, des gouvernements se battent pour trouver des solutions à l’éradication de la pandémie du siècle, nous sommes encore au Cameroun à l’ère de la pénurie des Antirétroviraux (Arv), médicaments essentiels à la lutte contre le Vih-Sida. Ironique non ?

      DFID - UK Department for International Development
      DFID – UK Department for International Development

       Six morts déjà

       Depuis deux mois environ, plus de 127 000 malades Camerounais ne parviennent plus à avoir accès aux produits composant la trithérapie du Vih-Sida que sont l’Efavireng, l’Aluvia Duovin et le Stocrin Duovin. Que feront-ils? Que deviendront ces malades? Je n’ose pas imaginer leur sort d’autant plus que le ministre de la santé publique justifie ainsi l’action du gouvernement : «Avec nos partenaires, nous nous acheminons vers la solution». Quelle solution ? La vraie question habite pourtant les malades : «Quand aurons-nous les médicaments ? Quand ?». Aucune précision à l’avenir. Certaines indiscrétions parlent déjà de Six morts enregistrés chez les malades en un mois. Pas surprenant!

       Pénurie à répétition

       Je connais des malades qui doivent parcourir des Kilomètres, dépenser plus de 800 F.Cfa de transport, le ventre vide,  pour arriver dans leur centre de distribution d’Arv. Ils sont déjà déséquilibrés. Mais si en plus, ils n’ont pas les médicaments qui empêchent le virus de se promener dans leur organisme et d’éviter par la même occasion la mort, il y a vraiment lieu de craindre le pire. Comment comprendre cette négligence du gouvernement ? Comme résignés, les malades n’ont pas manifesté cette fois contrairement aux années précédentes. «A quoi bon le faire parce que rien ne change de toute façon », se sont-ils surement dit. Cinq ans que ça dure ! Cinq ans qu’il y a rupture de stock des molécules. La pénurie est un fait dans leur vie! Une réalité honteuse pour un pays comme le Cameroun.

       Et pourtant, le Fonds mondial de lutte contre le paludisme, le Sida et la tuberculose aide le Cameroun à hauteur de 35% de ses besoins. La Fondation Clinton  fournit des traitements pour les enfants. Surprenant que les fonds pour la lutte contre une telle maladie dépende des financements extérieurs. Que fait alors le Cameroun ? Il y a quelques mois, le ministre de la santé publique sollicitait l’aide des âmes de bonne volonté dans  le financement de la prise en charge des malades. Vous entendez ? Et pourtant, l’enquête démographique de santé 2012 indiquait une baisse du taux de prévalence du Sida de 4,3%. Les prévisions eux annonçait 6 000 nouvelles infections pour plus de 30 000 décès en 2013. Mais, avec cette pénurie, les morts seront probablement nombreux, dans un pays où les jeunes sont les plus touchés. Je vois d’ailleurs d’ici des malades qui seront licenciés de leur travail pour des absences à répétition, des femmes enceintes stressées. Avec en prime, le chemin de la mort à quelques mètres d’eux. Que c’est triste le Cameroun !

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      Article : Cameroun: sénateurs ou députés, quelle différence?
      Au grand rythme
      7
      28 juin 2013

      Cameroun: sénateurs ou députés, quelle différence?

      J’ai été témoin de l’histoire. Comme de nombreux Camerounais, j’ai assisté à la toute première élection des sénateurs de mon pays. Après 17 ans d’attente, le tout premier président de la chambre haute est connu! Marcel Niat Njifenji est désormais le N°2 du pays. Si jamais une rumeur sur la mort de Paul Biya survient comme en 2004, on ne pourra plus craindre le pire. Le président du Sénat assurera l’intérim comme le précise la constitution. 100 sénateurs! J’aurai au moins eu quelque chose à raconter à mes enfants sur leur pays si ces sénateurs ne me rappelaient que trop les députés. Au Cameroun, on dit «honorables», comme sénateurs d’ailleurs. Ce sont des élus du peuple (oublions pour une fois les fraudes électorales quasiment présentes à chaque fois).

      Crédit photo: Camerouninfo
      Crédit photo: Camerouninfo

       Rien n’a changé avec les députés…

       Ironique non ? Les Camerounais (moi compris), n’ont pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de routes, pas de boulot, pas de quoi manger. L’étudiant a un futur incertain. Les parents ne savent plus ce que deviendront leurs enfants. Ils sont pourtant l’avenir du pays. Des jeunes bravent le désert, la mer et l’océan pour partir. «Vivre au Cameroun est un calvaire. Je préfère mourir dans ma pirogue de fortune», se disent-t-ils.

      Et pendant ce temps, les «élus» que nous avons votés pour nous défendre, pour tirer les oreilles à ces ministres qui ne font pas leurs devoirs et pillent les caisses du pays, sont logés dans les plus grands hôtels, mènent la vie de pacha. Font du tourisme à travers les cinq continents et nous oublient.

      Combien de fois ai-je vu un député élu dans ma localité en dehors de la veille d’autres échéances électorales? Honnêtement je ne me rappelle plus. Normal! En dehors de nos voies, quelle utilité avons-nous pour eux? Oh mon Dieu! Je m’y perds là. J’avais décidé de vous parler des sénateurs, c’est nouveau pour moi! Première fois au Cameroun, je vous dis.

      Une urne- "Crédit photo: lejournalinternational.fr"
      Une urne- « Crédit photo: lejournalinternational.fr »

       Sexagénaires, septuagénaires, octogénaires, nonagénaires… Que pourront ces sénateurs ?

       Après avoir pris le temps de me renseigner sur les premiers sénateurs de mon pays, j’ai perdu mes illusions. Entre leur âge et leur ancien statut, il n’y a vraiment pas de quoi se réjouir. Ils ont travaillé pendant des années pour le gouvernement en place. Et les mêmes problèmes se répètent encore aujourd’hui. « Rien n’a changé quand ils étaient là », m’informe mon voisin. Et leur âge alors ? Sexagénaires, septuagénaires, octogénaires… Le président a 79 ans, le doyen d’âge 95 ans. Ils ont le temps du repos. Ils sont à la période de leur vie où les évacuations sanitaires sont récurrentes, les contrôles médicaux réguliers. Ces sénateurs ont des salaires plus que confortables. Ils sont surtout les « fidèles du régime », comme le dit le politologue Owona Nguini. «Paul Biya a récompensé ses amis », dit-il.

       Alors, ai-je tord de dire qu’ils ne peuvent pas dire avec courage et fierté à Paul Biya:

      M le président, ne modifiez plus la constitution? Ne vous représentez plus en 2018, vu votre âge ?

      M le président, cessez de truquer les élections ?

       M le président, est-ce normal de proroger à chaque fois le mandat des députés ?

       M le président, où va l’argent du pétrole ?

      M le président, pourquoi certains ministres sont arrêtés pour corruption et d’autres pas ?

      M le président, les étudiants souffrent ? Il faut changer le système ?

      M le président, le peuple souffre, il a besoin de changement ?

       Non ! «Rien ne doit changer avec la venue de ces sénateurs», m’avait averti un ami à l’annonce des élections sénatoriales.t Et il avait raison ! Vous savez pourquoi? Le peuple a besoin de changement, mais ce sont les mêmes qui sont au Sénat. Anciens ministres, anciens délégués, anciens cadres… reconvertis en sénateurs. Entre les députés et les sénateurs, je ne vois vraiment pas la différence. Cette nouveauté a pour moi un goût amer !

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      Article : Les embouteillages dans le monde des blogueurs
      Au grand rythme
      6
      17 juin 2013

      Les embouteillages dans le monde des blogueurs

       D’Haïti passant par l’Egypte, le Cameroun, le Tchad, le Mali et la Côte d’ivoire, les embouteillages se ressemblent mais ne se vivent pas de la même manière. Comme une mosaïque, ce billet fait escale dans chaque pays.

      « Ayiti se yon peyi blokis » (Haïti est un pays d’embouteillages), Jérôme Osman

      « Ayiti se yon peyi blokis » (Haïti est un pays d’embouteillages), a craché Wanito dans son hit musical, titré « blokis » (embouteillage). Même si le fond de la chanson a été plutôt porté sur les monstrueux bouchons observés presque chaque jour dans la capitale haïtienne, le jeune artiste en a profité pour dresser le portrait d’un pays, dont la quotidienneté est faite d’embouteillages. En effet, dans cette courte réflexion, je vous invite plutôt à embarquer avec moi dans les Banques commerciales, où des blokis, sont toujours observés.

      Haïti, 8h du matin. Les comptoirs des Banques commerciales sont souvent débordés de clients. Ils sont venus très tôt faire une place pour éviter les embouteillages, toujours présents dans ces institutions après l’ouverture. A Saint-Marc par exemple, qu’ils soient à la BNC, UNIBANK ou SOGEBANK, c’est toujours le même constat de tous les jours : des longues courbes qui font flipper les gens devant les comptoirs pour faire une quelconque transaction.

      Faire un dépôt ou un retrait dans une Banque commerciale de la place se révèle souvent un casse-tête chinois. A moins qu’on soit VIP, personne handicapée ou femme enceinte ; ce qui peut (parfois) vous passer de ces interminables files, qui ne grouillent presque pas.

      Moi personnellement, je me rappelle avoir patienté plus de deux heures dans une longue file à UNIBANK avant d’atteindre la caisse de service. Pire, quand j’y suis arrivé, le caissier m’a informé qu’il se posait un problème de système pour la transaction que j’ai souhaitée réaliser. Donc, imaginez le taux de ma colère et de ma déception.

      A part la lenteur des employés, due probablement au système de travail, le client, debout dans la file doit aussi faire face au phénomène de Moun pa (partisannerie) ; une vieille pratique, présente dans presque toutes les institutions publiques et privées du pays. Bien souvent, celui qui arrive le dernier sera reçu en premier. Ce, parce que l’un des agents de sécurité ou un quelconque employé de l’institution est son ami ou membre de sa famille. Suivez mon regard !

      Calcinés d’impatience, certains clients ne mâchent pas souvent leurs mots pour qualifier d’incompétents, les employés qui, semble-t-il n’ont pas été formés à répondre à de telles exigences. Pendant que d’autres, moins vaillants préfèrent abandonner la file.

      Depuis quelque temps, on remarque une légère amélioration, surtout avec l’arrivée du service de l’ATM (des petites caisses automatiques disponibles en pleine rue) dont disposent certaines Banques. C’est plus que pas mal, certes, mais c’est une goutte d’eau dans l’océan d’efforts que doivent consentir les patrons, en vue d’améliorer les services de ces institutions.

      Au Caire, les embouteillages sclérosent la ville, engorgent ses artères, et polluent son air, Pascaline

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      Je sais maintenant que je n’avais jamais vécue pleinement la notion d’embouteillage avant d’arriver au Caire. Elle prend tout son sens dans cette ville qui ne dort jamais, et qui ne laisse donc jamais de répit à ses conducteurs, qu’ils soient de taxi, d’autobus ou de voitures particulières. C’est peut-être le seul espace de la ville où tout le monde est logé à la même enseigne, qu’il soit riche, où moins riche, propriétaire d’une berline somptueuse ou simple passager d’un bus bondé.

      Les embouteillages du Caire sclérosent la ville, engorgent ses artères, et polluent son air. Les taxis jaunes, noirs ou blancs de la ville tentent de se frayer un chemin dans ce capharnaüm pour satisfaire leurs clients pressés. Ils pilent, redémarrent, doublent à droite, ou à gauche, font demi-tour, prennent des chemins détournés, mais rien a faire, une rue embouteillée aura toujours raison de ses détracteurs.

      Les seuls bénéficiaires de la situation, les piétons, jamais prioritaires, qui peuvent profiter de l’arrêt parfois total des véhicules sur la chaussée pour pouvoir enfin la traverser, sans risquer de se retrouver emboutis par le capot d’une voiture, d’une moto chinoise voir même d’une charrette à cheval.

      On peut même dire sans exagérer, qu’il y a une vie dans les embouteillages. Les vendeurs de mouchoirs, de bouteilles d’eau et autres laveurs de vitres sont ici pour le prouver. Ils se fraient un chemin entre les voitures à l’arrêt pour proposer leurs produits aux conducteurs impatients, prêts à répondre à tous leurs besoins sans qu’ils aient à se déplacer.

      Les taxis aussi, deviennent des hauts lieux de socialisation, puisque pris dans un trafic qui n’en finis plus, clients et conducteurs peuvent donner libre court aux conversations les plus variées : de la politique à leur situation familiale en passant par le niveau 0 de leur compte en banque, comme en témoigne le livre « Taxi » de Khaled Al Khamissi, témoignage précieux d’une société égyptienne post-révolutionnaire.

      Et si les embouteillages au Caire reflétaient tout bonnement cette société égyptienne immobilisée par la corruption, les inégalités, le système scolaire à deux vitesses, les difficultés quotidiennes, encore en vigueur aujourd’hui, plus de deux ans après la révolution ?

      Au pays de l’ivoire, Saviez-vous que les abidjanais perdent en moyenne 2 heures/jour dans les embouteillages, ce qui revient à 20 jours/an, Cyriac Gbogou

      En Côte d’Ivoire et plus principalement à Abidjan, la circulation mérite une attention de plus en plus particulière. Selon une information donnée par Monsieur Florent Youzan (Fondateur de la plateforme Afriworkers), saviez-vous que les abidjanais perdent en moyenne 2 heures/jour dans les embouteillages, ce qui revient à 20 jours/an? 

      A cela, nous pouvons ajouter, ralentissement, route endommagée, feu non fonctionnel, travaux en cours sur les voies, accident de la circulation ou fluidité routière. Mais malheureusement les usagers de la route se retrouvent bien souvent coincés dans des itinéraires qu’ils auraient pu éviter s’ils avaient simplement eu cette information.

      Voila donc ce qui a motivé la création de la plateforme « CivRoute », L’info routière participative dans laquelle la population peut et doit s’impliquer pour une meilleure sensibilisation et régulation de la circulation routière. « CivRoute » est donc une action citoyenne.

      Trois moyens pour alerter :

      – Via le site : En vous rendant sur le site https://www.civroute.net, cliquez sur « Donner une info routière ». Il faut ensuite remplir tous les champs du formulaire. N’oubliez pas de choisir une catégorie, d’indiquer vos coordonnées et de mentionner le lieu sur la carte. Vous avez la possibilité d’y ajouter une photo.

      – Via SMS : envoyez votre info routière par SMS au numéro suivant 55 39 24 24 ou au 49 95 33 95 en indiquant le lieu et l’information en question.

      – Via les réseaux Sociaux : envoyez un Tweet suivi de #CIvroute oulaissez un message sur la pagefacebook.com/civrouteou par mail à : info@civroute.net

      Plus d’infos : https://www.youtube.com/watch?v=-TdY6PbfVDk

      https://www.france24.com/fr/20120917-tech-24-afrique-numerique-fibre-optique-telephone-portable-mobile-internet-cote-ivoire-embouteillages-crowdsourcing-sms

       

      A Bamako, c’est un casse tête chinois. C’est coincé de partout, Michel Thera

       « Casse tête », « Chacun pour soi, Dieu pour tous » ! Pour circuler dans la capitale malienne, mieux vaut se prémunir de ces maximes là. Car à Bamako, le scénario de la circulation ressemble à ça : écart, queue de poisson, dépassement sur la droite, défaut de panneaux de signalisation, le tout accompagné parfois d’injures grossiers entre usagers.

      Cependant, cette ville est équipée d’infrastructures routières assez modernes et acceptables (même si cela reste insuffisant). En effet, il y a trois ponts qui relient les deux rivent du fleuve Niger sans oublier les quelques échangeurs dont le tout dernier est à usage multiple.

      Malgré tous ces efforts dotant la ville d’infrastructures routières acceptables, les routes goudronnées restent peu nombreuses. Ainsi, plus on se rapproche du centre-ville et du grand marché, plus la circulation se densifie avec son lot de bouchons. C’est aussi dans ces environs que les routes sont le plus détériorées.

      A Bamako, plus que les embouteillages et l’état des routes, c’est le comportement des usagers qui choquent : par ici un nid d’oiseau, plus loin une bande d’écoliers traversant en courant, de l’autre coté deux SOTRAMA (muni-bus assurant le transport commun à Bamako) faisant la course aux passagers.

      Dans cette cacophonie, le cheval de fer (la moto, en occurrence Jakarta) semble vulnérable, mais semble tout aussi incontournable. Car elle (la moto) reste le moyen de locomotion qui permet d’aller d’un point de la ville à un autre rapidement sans être englué dans les bouchons.

      Pour finir, retenez tout simplement qu’à Bamako le problème relève plus de l’insuffisance et de l’état de l’infrastructure routière ainsi qu’au comportement des usagers qu’a l’importance du parc automobile.

       Au Tchad… N’Djamena devient de plus en plus agaçant, Abdhallah

      N’Djamena, capitale du Tchad connaît ces derniers temps une croissance démographique importante ainsi que l’augmentation des moyens roulants. Circuler à N’Djamena devient de plus en plus agaçant.

      Il est 18h. C’est l’heure où dans les villages sahéliens à vocation pastorales, les éleveurs ramènent leurs bétails dans les enclos après les avoir fait paître toute la journée. Il est sensiblement la même heure à l’avenue Mobutu. Une pagaille monstre règne. Un troupeau de bœufs venant du fleuve Chari bloque la circulation. Pris en sandwich par les véhicules dans les deux sens, paniqués par les klaxons, les animaux font une parade entre les usagés créant un embouteillage sans fin.

      Il a raison le journaliste qui a qualifié la capitale tchadienne de « grand village sahélien ». Le centre ville, qui abrite pratiquement tous les ministères et les citées d’affaires, n’arrange en rien la situation. Pour y accéder, il n’y a que deux voies principales: l’avenue Mobutu et l’avenue Charles De Gaule.

      Le matin, une multitude de personnes semblables à un essaim d’abeille y convergent. Des piétons, des cyclistes, des motards et des chauffeurs sont au rendez-vous. L’embouteillage n’est pas en reste. Circuler aisément dans la capitale tchadienne n’est qu’une simple illusion. L’augmentation croissante des usagés de la route face à un nombre réduit de voies est à l »origine du phénomène.

      A Douala, c’est le calvaire aller-retour, Josiane Kouagueu

      Un soir, tout heureux de rentrer chez soi, on est stoppé net à l’Est de la pénétrante ville de Douala. Nous sommes à quelques mètres de l’aéroport international de la capitale économique du Cameroun, sur le principal axe Douala-Yaoundé. Une longue file de voitures nous fait face des deux côtés de la ville. L’horizon n’est pas visible. Des coups de klaxon résonnent de toute part. Des jurons se font entendre. Un policier, tente sans succès de discipliner les moto-taxis qui refusent de suivre le rang. Il transpire à grosses gouttes. Les hurlements d’une ambulance se noient dans le vacarme.

      L’attente est longue! Plus de Cinq heures dans les embouteillages au quartier Village à Douala. Matin et soir, rien ne change. La route suffisamment étroite, ne peut rien. Le retour de tout chef de famille du travail devient un instant de malheur. Ça fait des années que ça dure ! De l’argent perdu, du temps évaporé, des rendez-vous ratés. L’embouteillage n’est pas accepté, mais toléré. «On va faire comment ? », te répond un habitant, tout résigné.

      Allez portez-vous bien !

       Edité par Danielle Ibohn.

      Cet article est également disponible sur les blogs suivants :

      https://lautrehaiti.mondoblog.org (Haïti)

      www.cyriacgbogou.ci (Cote d’Ivoire)

      https://michouthe.mondoblog.org (Mali)

      https://abdallahboss.mondoblog.org (Tchad)

      https://josianekouagheu.mondoblog.org (Cameroun)

      https://natila.mondoblog.org (Cameroun)

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      Article : Etudiant Camerounais : ce petit être qu’on malmène
      Au grand rythme
      12
      12 juin 2013

      Etudiant Camerounais : ce petit être qu’on malmène

      Des gaz lacrymogènes qui résonnent et étouffent de toute part. La police qui vous poursuit et vous traque comme si vous étiez des terroristes!  Ils sont pourtant des étudiants. Par centaine, ils réclament des meilleures conditions d’études à l’université de Buea, située dans la région du Sud-ouest du Cameroun. Au mois de mai dernier, 26 d’entre eux ont été arrêtés. Ils se trouvent actuellement en détention à la prison de Buea. Et comme si cela ne suffisait pas, 10 enseignants, soupçonnés d’avoir manipulé et incité ces étudiants, ont été entendus par la police. Courroucés et humiliés par ces accusations, ils ont organisé un mouvement de grève pour 10 jours à compté de cette semaine. Une fois de plus, les étudiants sont pénalisés, même si pour cette fois, c’est de manière involontaire. Pourquoi ?

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       Etudiants décédés, blessés, emprisonnés…

       En 2006, j’étais encore au secondaire. Mais, comme de nombreux lycéens, je ne nourrissais qu’un seul rêve. Réussir mon baccalauréat au plus vite et entrer à l’université. Me débarrasser de cette tenue qu’on nous obligeait à porter et m’habiller enfin comme je voulais. Une nouvelle avait pourtant refroidi mes ardeurs:

      Deux étudiants de la faculté des Sciences économiques de l’université de Buea avaient été tués. Ufeanei Ivo et Mouma Benet avaient succombé aux coups de feu de l’armé Camerounaise un 29 novembre de cette année-là. Huit mois plus tôt, deux autres étudiants avaient suivi le même chemin. Des dizaines d’autres avaient été blessés, d’autres emprisonnés.

      Malgré tout, j’avais toujours voulu entrer à l’université, comme cette jeune fille qui malgré les menaces conjugales subies par sa mère, rêve toujours de se marier, le regard plein d’étoiles. Et je l’ai fait ! Et j’ai vite déchanté, comme de milliers d’autres avant moi, comme moi et après moi!

       Etudiant ou le parcours du véritable combattant

       Au début, il faut s’inscrire. Le début du calvaire ! On sort de chez soi avant le chant du coq, avant le départ de la lune, mais le rang que l’on découvre alors devant les bureaux d’inscription est vertigineux. Et comme si l’attente n’était pas une punition, le pauvre nouveau bachelier doit vivre impuissant les premiers réseaux universitaires de corruption. Un ami vient sept heures voire 10 heures après vous et s’inscrit à l’instant. «Il a fait parler les billets de banque mon ami. Si tu es pauvre, tu dois faire des jours ici. Courage», tente de te consoler un autre bachelier qui a bien suivi les commentaires de ses aînés. Juste après, les moins chanceux (j’ai fait partie de cette partie) doivent livrer un autre combat. Car, la filière choisie au début n’a pas été prise en compte. Comment ? Silence radio ! «Il y a eu une petite erreur», crois-tu. Viennent alors des requêtes et des requêtes ! Sans suite ? Sauf en cas de chance bien sûr.

      Démission de la fac…

       Lors de son premier jour de classe, tout heureux, la tête dans les étoiles, habillé sur son trente-un, l’étudiant rêve d’une belle salle climatisée ou à la limite ventilée, constituée d’une centaine d’étudiants au plus. Quelle illusion ! Retardataire, il doit affronter des milliers d’autres. Il n’y a plus de places assises. Il doit suivre le cours débout et au coin de la salle, derrière un vacarme. Si par malheur le micro tombe en panne, ou si survient une coupure d’électricité,  adieu le cours. D’autres tiennent quand même le coup. Ils vont à l’examen malgré les feuilles de composition insuffisantes (un autre miracle). Mais, lorsque les notes de contrôles continus n’apparaissent nulle part sur le tableau, lorsque les requêtes n’aboutissent pas, la désillusion devient totale. Comme des milliers d’autres il déserte les bancs de l’université. Je l’ai fait!

      Certains se lancent dans des petits commerces, d’autres deviennent des malfrats de grand chemin et une catégorie brave la mer et le désert pour l’Europe. D’autres sûrement préoccupés par l’avenir des générations futures, ne baissent pas les bras. Ils se battent, manifestent et sont arrêtés. Et les autorités se retranchent derrière leur muraille! Et l’étudiant Camerounais, se bat malgré les menaces !

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      Article : Envoies-moi une lettre, pas un Sms
      Chez nous
      16
      5 juin 2013

      Envoies-moi une lettre, pas un Sms

      Selon le site internet Langue française en danger, les lettres par voie postale ne pèsent plus que 5% du nombre de l’expression écrite en France. Quand je lisais ces statistiques, je me posais de nombreuses questions. J’essayais en vain de comprendre pourquoi écrire une petite lettre à un proche était devenu si difficile de nos jours. Je me moquais même à la limite de ces « incapables » sans savoir que j’allais en devenir une. Et je le suis aujourd’hui. Depuis quatre jours exactement !

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      Je dois écrire une lettre à ma grand-mère vivant au village, à l’ouest Cameroun. Avant, je l’appelais au téléphone et on parlait de tout et de rien. Mamy me parlait de ses champs, des rats qui rongeaient ses récoltes, de la voisine qui volait ses poussins, des pluies qui tardaient à arriver… Elle me communiquait surtout cet amour dont j’avais tant besoin. Mais, depuis quatre jours, un verdict médical a tout chamboulé: Mamy souffre de surdité. Quoi ! Vous ne comprenez pas ? C’est pourtant simple. Je ne pourrais plus jamais l’appeler au téléphone tout simplement parce qu’elle n’entendra plus rien. Nos conversations téléphoniques régulières sont donc finies. Le docteur explique que c’est dû à son âge avancé. « Cela pouvait arriver à tout moment », a-t-il tenté de me consoler au téléphone. Voilà la réalité ! Je n’ai pas voulu m’apitoyer sur mon sort. Il me faut coûte que coûte rester en contact avec elle. Pour cela, j’ai décidé de lui écrire une lettre. Enfin, des lettres, et ce de manière régulière.

      La tentation du SMS

      J’ai d’abord pensé à lui envoyer un SMS par téléphone. Comme cela aurait été plus facile pour moi. Le problème, c’est qu’elle ne sait pas lire. Et puis, même si mes cousines peuvent lire à sa place, qu’est-ce que j’écrirai en si peu de caractères ? Surement quelque chose comme :

      Bjr Mamy. Tu sais bien ke g t’m bcp. g work dur o school tu sais. g s8 si triste du fait ke tu sw malade. g prie chake jr pr ke Dieu te doe longue vie. Ta ptite fille Josiane ki t’m. g te doe 1 gros bizu…

      Non ! Je vois d’ici leurs sourires moqueurs. Enfin une petite revanche sur cette petite « bimbêche » de Josiane ! « Mamy est ce que tu sais que Josiane ne sait pas écrire ? Je ne lis même pas ce qu’elle a dit dans le message. Moi-même qui suis en classe de troisième, j’écris mille fois mieux qu’elle », dira certainement l’une de mes cousines, l’air satisfait. Et je deviendrai ainsi la risée de ma famille. Mamy se dira peut être que je n’ai pas voulu l’écrire ou alors que je suis une « moins que rien ».  Non ! Je préfère lui écrire une lettre. J’aurai ainsi assez d’espaces pour lui parler de tout, pour converser en quelque sorte avec elle comme avant.

      Comment écrire une lettre ?

      Seulement, cela fait plus de 10 ans que je n’ai pas écrit une lettre. Je ne sais plus comment on commence, ni comment on achève une missive. J’ai écris une première, une deuxième, une troisième, une quatrième lettre. Je les ai toutes froissées et jetées. Elles me semblaient n’avoir ni tête ni queue.

      J’ai demandé de l’aide auprès de mes amies. Et là, surprise : « Je suis désolée Josiane. Je n’ai jamais écrit une lettre de ma vie », « Une lettre ? Mais envoie un SMS Josie, c’est plus facile », « Il y a le téléphone, appelle ma chère »… J’ai été stupéfaite par ces réactions.

      Auprès des garçons, c’était pire :

      « Une lettre ? Même la drague ne se fait plus ainsi, ça c’était au temps des grands-parents. Il faut évoluer avec le monde. Le téléphone et internet ont tout changé », « Les lettres sont démodées. Pourquoi tu aimes toujours les choses de l’antiquité hein ? », « Euh ma première copine a failli me défoncer le visage parce que je l’avais promis une lettre. Ça ne se mange pas, m’a-t-elle dit », « Désolée, j’ai bien 29 ans, mais je n’ai jamais écrit une lettre. Je ne peux pas t’aider Josiane »…

      Je me suis tournée vers mon petit frère, élève en classe de quatrième et là, j’ai vite déchanté : « Je t’assure, je ne sais pas bien comment écrire une lettre ».

      Comment ? Je lui ai donné comme punition l’écriture d’une lettre. Mais en attendant, je dois écrire une longue lettre à Mamy, un peu comme celle écrite par l’écrivain sénégalais Mariama Bâ, Une si longue lettre (1979). J’ai pourtant lu le livre. Je peux donc écrire ? Pas sûr ! Où va l’avenir de la lettre alors?

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      Mon régard indomptable, sans mensonge et sans maquillage sur mon pays

      Auteur

      L'auteur: josianekouagheu
      Cet espace est une tribune pour moi; de montrer ce qui se passe dans mon pays, ma ville et mon quartier. A bord de mon blog, je parle de ce qui me tient à cœur, de ce qui ne va pas dans mon pays et surtout de ce qu'il faut faire....

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